Saleh Kebzabo, principal opposant au régime de l’ancien président tchadien Idriss Déby Itno, tué en avril par des rebelles, a été nommé samedi vice-président du comité d’organisation du « dialogue national inclusif » devant conduire à des élections présidentielle et législatives.
« Je tiens absolument à ce qu’il y ait tous les Tchadiens autour d’une table ronde pour discuter de nos problèmes », a indiqué à l’AFP M. Kebzabo, plusieurs fois candidat à la présidentielle face au maréchal Déby, et dont la nomation a été officialisée samedi par un arrêté.
« Je lance un appel pressant à l’opposition armée à mettre de côté toute autre considération. Le gros obstacle qui était Déby, n’est plus là. On doit s’asseoir, se regarder dans les yeux et se dire la vérité pour repartir sur des bases nouvelles dans une structure démocratique », a-t-il expliqué, estimant que « la rébellion armée a miné le Tchad depuis une cinquantaine d’années ».
En mai, deux membres de son parti ont fait leur entrée dans le gouvernement de transition et M. Kebzabo a reconnu les nouvelles autorités militaires.Mardi, lors de son adresse à la nation la veille de la fête de l’indépendance, le président du Conseil militaire de transition (CMT), Mahamat Idriss Déby Itno, fils de l’ancien chef de l’État, avait lancé « un appel pressant aux politico-militaires ».
« Ils ont l’obligation patriotique de reconsidérer leurs positions et revenir nous retrouver pour une impulsion collective de la dynamique de l’unité nationale et du vivre-ensemble », avait-il indiqué.
« Le dialogue franc et sincère appelé de tous nos voeux sera ouvert, de manière spécifique, aux mouvements politico-militaires », avait-il annoncé, précisant que le comité d’organisation devra en « définir les modalités pratiques et opérationnelles ».
Le régime avait jusqu’à présent exclu de discuter avec le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT), qui avait lancé une offensive le 11 avril, jour de l’élection présidentielle, au cours de laquelle le président Déby qui dirigeait le pays d’une main de fer depuis 30 ans, avait été tué.
Le FACT avait ensuite été rapidement repoussé.De son côté, le porte-parole du FACT, Kingabé Ogouzeimi de Tapol, avait souligné à l’AFP « un pas dans la bonne direction » mais avait donné des conditions préalables à sa participation, notamment « l’amnistie générale pour tous les politico-militaires, les opposants en exil et la libération de tous nos militants ».
A l’annonce de la mort du président Déby, son fils s’est arrogé les titres de président de la République et de chef suprême des armées. Il a promis des élections « libres et démocratiques » au terme d’une période de transition de 18 mois renouvelable, mais sans exclure une prolongation de la transition.
AFP