Un abbé malien enlevé lundi dans le centre du pays est toujours retenu, contrairement à des informations initiales qui le donnaient pour libéré en même temps que quatre autres catholiques, ont indiqué des responsables de sa communauté jeudi.
Un responsable de l’Eglise de Mopti dont ils relèvent ainsi que le gouverneur avaient dit mercredi que les cinq catholiques kidnappés deux jours plus tôt par des hommes armés après leur départ de Ségué avaient été libérés. Les quatre compagnons catholiques laïcs de l’abbé Léon Douyon « sont arrivés hier (mercredi) à Ségué mais sans le prêtre et son véhicule », a dit à l’AFP un responsable de la communication de l’Eglise malienne, l’abbé Fernand Coulibaly.
« Quatre des cinq personnes ont été libérées et sont arrivées à Ségué. Mais le curé n’a pas été libéré », a corroboré l’abbé Kizito Togo, un responsable de la paroisse de Mopti. »Les autres ont prié à Ségué pour remercier le Seigneur et pour que le curé soit libéré. Nous sommes mobilisés et nous prions aussi pour le retour de l’abbé », a-t-il dit.
Le groupe parti de la localité de Ségué, située sur le plateau dogon et peuplée en grande partie de catholiques, avait été victime de ce rare enlèvement alors qu’il avait pris la route pour assister à l’enterrement d’un autre abbé. Les rapts sont monnaie courante dans le pays en proie depuis des années à une crise sécuritaire profonde, en particulier dans le centre, un des foyers des violences jihadistes, intercommunautaires ou crapuleuses qui ensanglantent cette partie du Sahel.
Mais l’enlèvement de cinq membres de la communauté catholique dans ce pays ultra-majoritairement musulman est exceptionnel. On ignore toujours qui sont les ravisseurs et leurs motivations. Les enlèvements attribués aux jihadistes sont communs dans le secteur où ils ont disparu. Les enlèvements, de Maliens ou d’étrangers, sont l’un des aspects de la violence polymorphe qui frappe le Mali.
Les motivations en sont diverses, du moyen de pression à l’extorsion.Un journaliste français, Olivier Dubois, a été enlevé début avril dans le Nord du Mali par des jihadistes affiliés à Al-Qaïda. Une religieuse franciscaine colombienne, soeur Gloria Cecilia Narvaez, enlevée en 2017 par des jihadistes, est considérée comme toujours retenue en otage. Environ 4% de la population malienne est chrétienne, selon l’archevêché.
AFP