L’Afrique du Sud a décrété vendredi dix jours de deuil national en mémoire du premier président zambien Kenneth Kaunda, décédé la veille à l’âge de 97 ans d’une pneumonie à Lusaka, a annoncé la présidence.
La Zambie, sous Kaunda, était l’un des pays les plus opposés au gouvernement de l’apartheid et a accueilli pendant des décennies le Congrès national africain (ANC), en exil sur son sol depuis les années 1970. Kaunda a été le premier dirigeant étranger à recevoir la visite de l’icône de la libération sud-africaine Nelson Mandela à sa sortie de prison en 1990.
« En souvenir de ce grand dirigeant, le gouvernement sud-africain décrète une période de deuil national de dix jours avec effet immédiat », écrit le bureau du président Cyril Ramaphosa dans un communiqué. Kaunda a soutenu de nombreux mouvements luttant pour l’indépendance ou contre les pouvoirs tenus par la minorité blanche dans d’autres pays de la région, dont l’ANC.
La Zambie a annoncé de son côté 21 jours de deuil national, l’interdiction de tout divertissement et mis les drapeaux en berne. Le président Ramaphosa a déclaré que Kaunda est « à juste titre vénéré comme le père de l’indépendance et de l’unité africaine » dont « le leadership a été une « source d’inspiration et de résilience ». « Sous sa direction, la Zambie a fourni refuge, soins et soutien aux combattants de la libération qui avaient été contraints de fuir leur pays d’origine », a ajouté M. Ramaphosa.
« Il s’est tenu aux côtés du peuple sud-africain au moment où nous en avions le plus besoin et était inébranlable dans son désir de voir l’achèvement de notre liberté », a ajouté le président sud-africain. Au Bostwana voisin, le président Mokgweetsi Masisi a ordonné sept jours de deuil national en l’honneur de Kaunda « l’altruiste », un « homme d’Etat emblématique ».
Appelé aussi « le Gandhi africain » pour son militantisme non violent, Kenneth Kaunda avait conduit l’ancienne Rhodésie du Nord à l’indépendance sans effusion de sang, en octobre 1964. Se réclamant du socialisme et proche de Moscou, il a dirigé le pays pendant 27 ans, en grande partie sous le régime d’un parti unique, dont la mauvaise gestion a provoqué une grave crise économique et sociale. Après de violentes émeutes, il avait accepté des élections multipartites en 1991 et fut battu.
AFP