Au moins un agent des douanes a été tué dans une attaque d’envergure dans la nuit de jeudi à vendredi à Maïné-Soroa, une ville de la région de Diffa, dans le sud-est du Niger, selon un responsable local.
Les assaillants « sont arrivés à bord de quatre véhicules lourdement armés et ont ciblé toutes les positions : la douane, la gendarmerie, la garde nationale, la police », de Maïné-Soroa, a déclaré à l’AFP un responsable de cette municipalité située à 70 km de Diffa et proche de la frontière du Nigeria.
Cette « importante attaque a été menée jeudi nuit par les BH (Boko Haram). Il y a eu un mort et c’est un douanier qui a été tué », a poursuivi le responsable. Cette région est la cible de raids récurrents du groupe jihadiste nigérian Boko Haram et de sa branche dissidente l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap).
L’Iswap a mené une série de raids depuis une semaine sur la ville nigériane de Damasak, frontalière du Niger, à une soixantaine de km de Maïné-Soroa.
Selon le responsable municipal de Maïné-Soroa, les assaillants « ont rencontré une farouche riposte, surtout de la garde nationale, et ont pris la fuite en emportant six véhicules ».
Un commerçant de la ville a raconté à l’AFP que « des tirs d’armes lourdes et légères ont réveillé toute la ville » dans « la soirée du jeudi peu avant 22H00 » (21H00 GMT). Le 3 mars, deux gendarmes avaient été tués à Maïné-Soroa par des jihadistes présumés qui avaient emporté deux véhicules de la gendarmerie.
Le 26 avril 2019, des hommes armés avaient attaqué le bureau de l’ONG Médecins sans Frontières (MSF) dans la même ville, blessant un membre du personnel. Les assaillants avaient endommagé les locaux et incendié quatre véhicules. Après ce raid, MSF avait quitté Maïné-Soroa.
Maïné-Soroa abrite quelque 6.000 réfugiés du Nigeria et déplacés internes fuyant les violences des jihadistes, selon ses autorités municipales. La région de Diffa abrite au total 300.000 réfugiés du Nigeria et déplacés internes, plongeant la zone dans une grave crise humanitaire depuis 2015.
AFP