Acquitté par la Cour pénale internationale (CPI) de crimes contre l’humanité, l’ex-chef des Jeunes patriotes ivoiriens Charles Blé Goudé a dit jeudi espérer un geste des autorités ivoiriennes pour pouvoir rentrer rapidement dans son pays, dans une interview à la chaîne France 24.
Comme son ancien mentor, l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, M. Blé Goudé, 49 ans, a été définitivement acquitté par la CPI mercredi, mais il reste sous le coup d’une condamnation à 20 ans de prison par la justice ivoirienne pour « complicité de meurtre » dans le cadre de la crise post-électorale de 2010-2011 qui avait fait 3.000 morts.
« J’espère de la part du pouvoir (ivoirien) un geste, une amnistie ou une grâce (…) pour décrisper l’atmosphère, pour que le président Laurent Gbagbo et moi nous puissions rentrer chez nous », a déclaré l’ancien ministre de la Jeunesse, s’exprimant depuis La Haye (Pays-Bas) pour la première fois depuis le verdict.
« La Côte d’Ivoire a besoin de tous ses fils ». « Je pense que j’ai assez payé », a-t-il dit, plaidant pour le « rassemblement des Ivoiriens ». Il a précisé avoir « déposé ses documents à l’ambassade de la Côte d’Ivoire à La Haye il y a quelques semaines » pour obtenir un passeport, ajoutant avoir « confiance dans les autorités ivoiriennes » pour le lui délivrer « dans les jours ou les semaines à venir ».
M. Blé Goudé avait fui la Côte d’Ivoire après la crise post-électorale de 2010-2011, qui s’était conclue par la victoire du président élu Alassane Ouattara et l’arrestation de Laurent Gbagbo. Il avait été arrêté en 2013 au Ghana puis transféré à la CPI en 2014, pour être jugé aux côtés de Laurent Gbagbo.
Les deux hommes ont été acquittés en janvier 2019, et la CPI a rejeté mercredi la demande d’appel de la procureure. Charles Blé Goudé était un des membres les plus controversés du clan Gbagbo, surnommé le « général des rues » pour sa capacité à mobiliser les partisans de l’ex-président ivoirien.
Ses détracteurs et les ONG internationales le considèrent comme un de ceux qui ont le plus contribué aux violences pendant la crise post-électorale de 2010-2011. Il a réitéré jeudi son ambition de « diriger » la Côte d’Ivoire à l’avenir, qu’il avait déjà évoquée en juin 2019. »Oui, j’aimerais un jour diriger mon pays », a-t-il déclaré.
Il ne s’était pas présenté à l’élection présidentielle d’octobre 2020, remportée par Alassane Ouattara qui effectue un troisième mandat controversé.
AFP