Le président de l’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo a invité lundi les députés de l’Est du pays à « quitter » les groupes armés accusés d’exactions et de massacres de civils.
« Je vais le dire, vous les députés du Grand-Kivu, quittez les groupes armés. Certains d’entre vous sont à la base des conflits communautaires par leurs discours », a déclaré Christophe Mboso, président de l’Assemblée nationale, à des députés qui faisaient le siège de son bureau lors d’une séance plénière.
Ces députés originaires des provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu et de l’Ituri ont bruyamment demandé que la question de l’insécurité permanente dans l’Est du pays soit traitée en priorité lors cette reprise de la session parlementaire du mois de mars.
Faisant le siège du bureau du président, les députés ont brandi des affiches indiquant: « Pas de Congo sans Beni (territoire situé dans la province du Nord-Kivu) », « Pas de Congo sans l’Ituri », « Non aux massacres ».
Mi-avril 2019 lors d’une visite à Goma, dans le Nord-Kivu, le président Félix Tshisekedi avait déjà déclaré qu' »il n’y aurait pas d’immunité à l’endroit de tous les élus qui vont faire en sorte que l’insécurité perdure ».
« Vous avez un pouvoir d’influence. Par vos discours et attitudes, vous pouvez contribuer avec moi à restaurer la paix », avait-il plaidé.
L’Est de la RDC est déstabilisé par les activités de plus de 122 groupes armés recensés dans les provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu, Ituri et Tanganyika, selon un groupe d’experts du Baromètre sécuritaire du Kivu (KST, en anglais).
Depuis le début de l’année, quelque 200 personnes ont été tuées par les membres présumés du groupe armé le plus violent, les Forces démocratiques alliées (ADF), dans la région de Beni et au sud de l’Ituri, selon un décompte des Nations unies.
AFP