Le Président de la République du Burundi, Évariste Ndayishimiye, a réuni à Bujumbura les représentants des coopératives minières opérant dans le pays. L’objectif de cette rencontre était d’examiner les moyens d’assainir ce secteur stratégique afin qu’il contribue de manière significative aux recettes de l’État. Cette initiative s’inscrit dans une dynamique de réformes visant à instaurer une meilleure gestion des ressources naturelles du pays.
Lors de son intervention, le Chef de l’État a insisté sur la nécessité d’un meilleur contrôle des volumes de production minière. Il a exigé que chaque coopérative communique la quantité exacte des minerais extraits afin d’établir des statistiques fiables. Ces données permettront non seulement une meilleure planification budgétaire, mais aussi un suivi rigoureux des revenus tirés de ce secteur.
M. Ndayishimiye a également déploré la méconnaissance des lois minières par plusieurs acteurs du domaine. Il a rappelé aux exploitants que les ressources minérales sont la propriété exclusive de l’État, comme stipulé dans l’article 7 du Code Minier. Cette déclaration vise à renforcer la souveraineté du pays sur ses ressources et à prévenir leur exploitation illégale.
Une des préoccupations majeures soulevées lors de cette rencontre concerne la corruption qui gangrène le secteur minier. Plusieurs intervenants ont dénoncé des pratiques illicites impliquant des fonctionnaires et des acteurs du domaine. À ce sujet, le Président a réitéré la politique de tolérance zéro du gouvernement à l’égard de la fraude et du détournement des ressources minières. Il a particulièrement pointé du doigt le cas du Procureur de la province de Ngozi, accusé de complicité dans des affaires de corruption.
Pour remédier à cette situation, les participants ont plaidé pour la mise en place d’un guichet unique, qui permettrait de simplifier et d’accélérer les procédures administratives d’octroi des permis d’exploitation. Une telle mesure pourrait réduire les délais d’attente et limiter les opportunités de corruption.
Les représentants des coopératives minières ont également soulevé la question de la répartition du capital social d’exploitation, qui s’élève actuellement à 16 % pour l’État et 5 % pour les entreprises. Ils estiment que cette répartition pénalise particulièrement les petites structures artisanales, qui ont des moyens limités pour moderniser leurs techniques d’extraction. Une révision de ce cadre financier pourrait permettre un développement plus équitable et durable du secteur.
Dans son discours, le Président Ndayishimiye a rassuré les acteurs du secteur en affirmant que l’exploitation minière devait obéir au principe du « gagnant-gagnant ». Il a encouragé les entreprises et coopératives à poursuivre leurs activités tout en respectant la législation en vigueur.
Le secteur minier représente une source de revenus cruciale pour le Burundi, mais il demeure confronté à des défis structurels et organisationnels. L’initiative présidentielle témoigne d’une volonté politique d’assainir cette filière afin qu’elle devienne un véritable levier de développement économique. Toutefois, la mise en œuvre effective des réformes annoncées nécessitera un suivi rigoureux et une volonté commune de tous les acteurs impliqués.
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