20 000 kilomètres à travers 18 pays, suivis de l’ascension du Kilimandjaro, point culminant du continent africain. Par cette aventure, menée en parallèle de la Conférence des Nations Unies sur le climat (COP29), Michael Evertz, un Allemand de 65 ans, veut secouer les consciences – des décideurs politiques et économiques, mais aussi du grand public – pour unir les efforts face à une crise climatique de plus en plus alarmante.
« Ce n’est pas le manque de connaissances qui freine l’action. C’est l’absence de volonté de renoncer à des intérêts égoïstes, tant au niveau national qu’individuel », confie-t-il à l’agence de presse allemande (dpa).
Jusqu’à 12 litres d’eau par jour
L’année dernière, Evertz s’était déjà rendu à Dubaï à vélo pour une conférence sur le climat (COP 28) avant de poursuivre sa route vers l’Afrique. En chemin, il a ressenti de plein fouet les effets du réchauffement climatique.
Ainsi, à Assouan, en Égypte, on a enregistré des températures records de 50,9 degrés à l’ombre. « Je devais boire jusqu’à 12 litres d’eau par jour », raconte-t-il. « Les Égyptiens ne voulaient pas me laisser continuer, jugeant ces conditions dangereuses pour la vie ».
Evertz est convaincu qu’avec les politiques climatiques actuelles, de plus en plus de régions deviendront inhabitables en raison des phénomènes climatiques extrêmes comme les vagues de chaleur, les sécheresses et les inondations.
« Et cela concerne précisément les pays que j’ai traversés ces derniers mois », souligne-t-il. « Je ne comprends pas pourquoi, en tant qu’humanité, nous continuons de nous déchirer tout en détruisant nos propres moyens de subsistance. »
La confiance, clé de l’ascension
L’ascension du Kilimandjaro incarne pour lui un modèle de coopération. « Pour atteindre le sommet, il faut se serrer les coudes et se faire confiance mutuellement. Personne ne peut abandonner les autres en chemin », affirme-t-il.
Dans quelques mois, Evertz prévoit de parcourir la partie sud de l’Afrique à vélo, jusqu’en Afrique du Sud. Il s’attend déjà à des défis extrêmes. « Au Malawi, au Zimbabwe, en Zambie et en Namibie, l’état d’urgence climatique est déclaré en raison de la chaleur et de la sécheresse ».
Blessures, vols et persévérance
Son périple n’a pas été de tout repos. Lors de son passage à Oman, des barres de fer mal arrimées sont tombées d’un camion sur lui, le blessant grièvement et l’obligeant à des semaines de convalescence.
« En arrivant au Caire début avril, j’ai été dépouillé une heure après mon arrivée par des voleurs sans scrupules. Ils m’ont tout pris, sauf mon vélo, mon passeport et ma carte bancaire. » Un coup dur qui aurait pu mettre fin à sa mission, d’autant qu’Evertz dépend de dons privés pour financer son projet.
Malgré les obstacles, il poursuit son rêve. « Expédition Hope est devenue une cause qui me tient à cœur, le projet de ma vie. » Et pourquoi le vélo ? Sa réponse est simple : « Aucun autre moyen de transport ne permet d’être aussi proche des gens. »
dpa